Paolo Fresu / trumpet & flugelhorn
Richard Galliano / accordion, bandoneon & accordina
Jan Lundgren / piano
Label : ACT
Recording : Nilento Studio
Un magnifique trio composé du trompettiste Paolo Fresu, de l’accordéoniste Richard Galliano et du pianiste Jan Lundgren, trois musiciens faisant référence et qui s’unissent à nouveau pour fêter les dix ans d’une collaboration ayant pris corps autour d’un beau projet intitulé « Mare Nostrum »…
Si l’on prend ces trois artistes séparément, on se rend compte rapidement qu’on est en présence de musiciens inspirés pour qui la mélodie reste le maître mot.
Et lorsqu’ils unissent leurs talents respectifs, et bien là, on est carrément subjugué par la maîtrise et la spontanéité qui se dégage de la trame musicale qu’ils nous offrent…
Une union qui, au-delà des frontières, réunit trois européens dans une même énergie communicative et savoureuse…
Les instruments semblent si complémentaires qu’on se laisse entraîner sans peine dans l’écoute de cette succession de balades que l’on se prend parfois à fredonner…
Le premier acte de « Mare Nostrum » avait été enregistré en Italie en 2007, le second en France en 2016 et ce troisième volet logiquement en Suède, au studio Nilento de Göteborg pour boucler un travail long et abouti d’où ressort la cohésion d’un trio magique…
Un album comptant quinze titres, chaque musicien ayant contribué au choix avec quatre titres orignaux et une composition favorite, sorte d’hommage à ces musiciens ayant laissé une trace. Il en est ainsi pour « I’te Vurria vasa » du napolitain Edouardo Di Capua, de « The Gateway », composition écrite par Quincy Jones ou encore du magnifique « Les moulins de mon cœur » cher au regretté Michel Legrand décédé le lendemain de la sortie du disque.
Les compositions originales tiennent une belle place entre balades subtiles et souvenirs personnels avec cette complicité dans le jeu qui renforce le dialogue et donne à l’ensemble un côté apaisant particulièrement agréable.
Si le trio nous avait habitué à de tels moments lors des prestations précédentes, il réussit avec ce dernier acte à nous offrir un album d’une impressionnante homogénéité où, même si chacun développe son propre langage musical, le collectif domine.
Un jazz lyrique mettant en lumière trois instruments qui s’unissent et nous donnent à nouveau ces mélodies à partager dans une espèce de douce rêverie dont on ne se lasse pas.
Laurent BONNEFOY – RADIO 16
