“Louis Grivot, connu sous le nom d’Horace est mort dans la soirée du mardi 20 avril 2021, à l’âge de 80 ans. Photographe farouchement indépendant, il a été de tous les mouvements culturels et politiques des années 60/70. Il fut un militant actif pour la défense de la profession. Depuis quelques années, Horace s’était retiré à la campagne, dans le Morvan d’abord, puis à Decazeville en Aveyron.”

Je l’avais connu à la fin des années 70, un moment où Il présentait le montage photo “Bird is Free” (à découvrir ou revoir ci-dessous). Nous nous croisions au cœur des festivals qu’il couvrait, pour les concerts et les afters, près du bar, avec Marion, Roger, Dominique, Mireille ou Gérard.
Deux images choisies parmi ces instants partagés, celles du duo entre Annick Nozati et Lol Coxhill, place du Minage à Angoulême et celle (disparue de son site) de Robert Ashley au Festival d’automne, dans “Perfect lives” qu’Horace avait réinterprété en annonce sur son répondeur téléphonique.
Il était intègre, cultivait le talent, la séduction, mais pas le sens des affaires. Les dernières nouvelles que j’avais eu de lui me venaient de l’ami Daunik Lazro, un temps son voisin du Morvan. Elles étaient déjà tristes, plus encore aujourd’hui.
Salut Horace ! [JPG]
“Horace avait commencé à photographier les manifestations contre la guerre d’Algérie au tout début des années 60 ; et, avait naturellement poursuivi cette activité avec le mouvement de mai 68, puis dans les années gauchisme. A coté de cet engagement politique, il était passionné par toutes les activités culturelles : la musique, le jazz surtout mais pas exclusivement. Il a côtoyé tous les jazzmen américains qui venaient alors à Paris, de Louis Armstrong à Archie Shepp, en passant par Coltrane, Miles Davis etc… Il a photographié des danseurs (Living Theater, Béjar etc.), les acteurs et metteurs en scène (Jean Vilar, Ariane Mnouchkine etc.), et les écrivains (Genet, Sartre, Foucault, Sarraute etc.). Une autre de ses passions était les graffitis. Sa collection dans ce domaine est énorme. Il les photographiait tous : ceux des rues, du métro, comme ceux des toilettes des bistrots.”
“Horace était un méticuleux, scrupuleux sur le respect des droits d’auteurs. […]
Son fonds photographique est très important. Il couvre les champs de la culture (Musique, théâtre, danse), de la politique et société. Ses deux points forts sont les musiciens de jazz et une impressionnante collection de graffitis. L’ensemble représente environ 200 000 négatifs N&B, 8000 diapositives et plus de 12 000 épreuves dont il souhaite faire don à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (BHVP) aux côtés des archives de Gérard-Aimé et de l’agence Fotolib.“
Les textes en italique sont des citations de Michel Puech extraites de ses articles dans a-l-oeil.info - Merci de son autorisation.