Un scintillement de fines cymbales réverbérantes, ce ne peut être que Ramon Lopez. Un violon captant une mélodie quasi-tzigane et l’emmenant en des rivages ignorés, ce ne peut être que Mark Feldman. Ainsi, une journée de décembre 2017 voici nos deux amis improvisateurs enfermés en un studio new-yorkais pour un duo inédit. Duo intimiste mais ouvert à tous les possibles. 

Jouant des espaces, ne saturant jamais les résonnances, ils peuvent s’amuser d’une dextérité stimulante avant de se recentrer en une intériorité profonde. Il faut dire qu’ici la construction n’existe qu’instantanée, sans plan architectural et sans souci de destination.

Ce qui semblait être une valse se transforme en suave dialogue : toms en abordage et archet cisaillant la cordes, mélodies en miroir, le boucan s’assume aussi mais avec sens et cristallisation. Et quand tablas et cordes jouées en pizz se rencontrent, ce sont bien de nouvelles portes qui s’ouvrent : portes ravies d’accepter l’inouï tels que le perçoivent Messieurs Lopez et Feldman. Un inouï qui passe toujours par les mélodies car ne nous y trompons pas, Ramon et Mark sont d’immenses mélodistes.

Ce qu’ils firent en studio, ils le feront différemment en live et avec encore plus de passion. Alors, Messieurs les Organisateurs, qu’attendez-vous ?

Luc BOUQUET