Le film prend place dans le cadre d’un minicycle « Miles » présenté au Cinéma Utopia de Montpellier.
On a eu l’occasion de voir récemment Ascenseur pour l’échafaud et de voir dans les semaines ou les mois à venir Miles ahead une biographie du trompettiste signée et interprétée par Don Cheadle
Dingo est une rareté dans la mesure où ce film signé par Rolf de Heer en 1991 réalisateur australien a très peu circulé en France et est resté pratiquement inconnu
Ce qui peut surprendre et ce qui est regrettable dans la mesure où c’est le seul rôle de Miles Davis au cinéma même si ses fans savent qu’il est apparu une fois dans la série de télévision Miami vice dans un rôle de proxénète.
Dans Dingo Miles Davis incarne son propre rôle autrement dit celui d’un trompettiste célébrissime dont le nom est Billy Cross.
Le scénario est au départ un peu surprenant voire improbable puisque Miles ou Billy fait une apparition quasi surnaturelle dans le bush australien sur l’aéroport d’une bourgade perdue Poona. Pour remercier les habitants qui sont venus assister à sa descente sur le tarmac, il se livre à un concert impromptu et c’est ce qui va bouleverser la vie du héros du film John surnommé « Dingo » alors jeune enfant qui après avoir entendu les sons de la trompette de Billy décide d’y consacrer sa vie.
On ne racontera pas l’intrigue dont le cadre est dans la première partie principalement le bush où John Dingo tente de survivre en élevant des moutons régulièrement décimés par un dingo solitaire et en jouant de la musique de bal avec un groupe de musiciens besogneux.
En vertu de l’invitation que lui a faite Billy, John finira par le rejoindre à Paris. Ils vont sympathiser et jouer ensemble au New Morning dans une jam session avec l’orchestre de Onzy Mathews qui comporte notamment Sangoma Everett à la batterie
C’’est pour les amateurs de jazz et de l’oeuvre de Miles le meilleur moment du film puisqu’on le voit l’entend Miles à l’oeuvre en train de soutenir des chorus de John Anderson qui l’a par son enthousiasme et sa fraîcheur décidé à rejouer alors qu’il s’était retiré de la scène
Pour finir en vrac et sans hiérarchie quelques points notables :
- dans le concert improvisé dans le bush australien ce sont d’autre musiciens qui accompagnent le trompettiste et parmi eux Marcus Johnson à la batterie
- la musique et les arrangements sont de Michel Legrand
- on y voit la cévenole Bernadette Lafont interpréter le rôle de la femme de Miles.
- ce film a été réalisé à quelques mois de la mort de Miles Davis et certains moments sont à cet égard particulièrement émouvants. Par exemple un plan où il est surpris en train de dormir d’évidence affaibli. Ou encore une scène d’errance dans un Paris nocturne où il délivre quelques considérations sur la vie d’artiste et la vie plus généralement car c’est bien derrière le personnage, la personne même de Miles qui est alors à l’écran
Autant de raisons supplémentaires pour tous les fans de ce musicien capital dans l’histoire du jazz de ne pas rater cette séance unique à laquelle participera Helen Buday , une des principales actrices du film ( elle interprète le rôle de la femme du héros).
Guy Lochard
Le 12 mai à 20H au cinéma Utopia - Montpellier - en partenariat avec Jazz à Junas
Dingo de Rolf de Heer
Avec : Miles Davis, Colin Friels, Helen Buday, Brigitte Catillon, Joe Petruzzi, Fiona Bradshaw, Bernard Fresson, Bernadette Lafont…
Australie – France, 1992. Durée : 109 min Sortie cinéma (France) : 8 janvier 1992 Sortie France du DVD : 20 mars 2006