"Happy hours" Christophe Marguet 4tet label Mélodie en sous sol
"Happy hours"
Christophe Marguet 4tet
label Mélodie en sous solEn réunissant autour de lui quelques fines lames du jazz français, Christophe Marguet nous invite une belle rencontre, à partager des histoires à travers un album de 12 titres intitulé « Happy Hours », sorti dernièrement sur le label Mélodie en sous sol…
Et si vous cherchez de la générosité dans la musique, vous ne serez pas déçu avec cet album qui, au-delà de la joie de vivre qu’inspire son titre, nous transporte dans un moment de partage où le vécu de chacun fait le bonheur d’un collectif…
Plus qu’un groupe, le « Happy Hours quartet » est avant tout une rencontre entre musiciens nourris d’un langage commun dont le jazz fait partie.
Alors Christophe Marguet et les trois musiciens qui l’accompagnent, le trompettiste et bugliste Yoann Loustalot, référence incontestée s’il en est, le pianiste Julien Touéry aux qualités instrumentales faisant de lui l’un des musiciens les plus demandés de la scène hexagonale et la contrebassiste Hélène Labarrière qui semble très à l’aise dans cette formation, nous invitent à leur réunion en nous faisant toucher du doigt ce que la musique, lorsqu’elle est jouée avec audace et conviction, peut vraiment véhiculer comme énergie positive.
En signant la plupart des titres de l’album, Christophe Marguet s’affirme ici comme un compositeur de premier plan en livrant une partition profonde et inventive à souhait.
L’album concentre quelques hommages à de grands noms du jazz, le trompettiste Don Cherry, magicien du son mis en avant sur « Dear Don », le batteur Paul Motian sur un titre évocateur « Haute fidélité » ou encore Eddy Louis dont l’orgue semble résonner à travers le quartet sur « Organique », le morceau qui clôture l’album…
Christophe Marguet puise également son inspiration dans les combats pour une vie meilleure, qu’il s’agisse de la fuite en avant des migrants, plutôt cadencée sur « CCH » ou encore de la gravité resituant la famine en Ethiopie dans les années 80, clin d’œil au film de Wim Wenders « Le sel de la Terre » sur « Trop tard ? »…
Et bien sûr tout le reste que compte cette petite heure de musique d’une réelle fluidité qu’il faut déguster comme autant de moments de création émanant d’un quartet en osmose…
Laurent Bonnefoy – Radio 16
