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Raphaël LEMONNIER

C.C. José Luis LunaIl arrive parfois que les musiciens soient victimes de leur succès et que l’on réduise leur talent à leurs expériences musicales les plus en vue.

Ainsi pourrait-on penser que sa collaboration avec la chanteuse China Moses, fille de la très médiatique Dee Dee Bridgewater, résumerait le travail de Raphaël Lemonnier en l’enfermant dans un classicisme de bon aloi.

Certes, ce pianiste nîmois ne renie pas son attachement à des musiciens comme Oscar Peterson ou Erroll Garner, ce prince du clavier à qui il dédia son premier disque enregistré à New-York en 1997.

Comme quoi le vent de modernité qui souffla sur le jazz dans les années 70 ne fit pas totalement oublier de tels artistes et qu’on ne put faire table rase de tout un passé musical en jetant avec l’eau du bain certains des meilleurs représentants du patrimoine jazzistique.

Mais si Raphaël Lemonier fit ses classes dans un environnement emprunt de tradition, au côté de Jeff Gilson, de Roger Guérin ou de Michel Pastre, il partit travailler dans les années 90 avec le maître de la synthèse entre classicisme et modernité.
Car Jaki Byard – c’est de lui qu’il s’agit – avait sa main gauche chez Earl Hines et la droite chez Mingus, Dolphy ou Booker Ervin, autant de musiciens à qui il prêta son touché musclé et ses idées pleines de liberté.

Fort de cet enseignement où les étiquettes valsent à tous les temps, Lemonnier put aussi parfaire son talent d’arrangeur à son retour de New-York et multiplier les expériences musicales.

Le disque qu’il fit récemment en duo avec l’un de ses homonymes, François de son prénom et tromboniste de son état, en est un bel exemple et montre combien sa palette artistique est large, tant sur le plan stylistique que sur celui des choix des formules orchestrales.
« Come Again », paru sur le label Blue Marge/Futura, fait de cette rencontre improbable un joyau musical plein d’évidence. Et comme s’il voulait multiplier les expériences tous azimuts pour assouvir un appétit féroce pour son clavier, ce pianiste aime aussi mélanger les genres.

Il le fera en quartet le 28 mars prochain à Sommières en compagnie du guitariste Mathis Haug : chansons, boogies, rocks, mambos, blues seront au programme, de quoi nous persuader définitivement que le talent de Raphaël Lemonnier est bien tous terrains.

Philippe Vincent

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