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RayLema/Laurent de Wilde “Wheels”

“Wheels”

RayLema/Laurent de Wilde

One Drop/Gazebo

Voila deux pianistes en symbiose qui, après nous avoir régalé il y a cinq ans déjà avec un premier album « Riddles » largement plébiscité par la critique, nous reviennent avec huit nouvelles compositions dont six qu’ils cosignent pour un album intitulé « Wheels » sorti début juin sur les labels One Drop et Gazebo.

Pourtant Ray Lema et Laurent de Wilde, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ne s’étaient pas vraiment quitté enchaînant les tournées et nourrissant à travers les discussions qu’ils pouvaient avoir, une complicité naissante qui aboutit aujourd’hui à ce nouvel opus enregistré à partir de deux Steinways avec lesquels les deux pianistes laissent libre cours à leur inspiration et nous offrent un moment musical de haute tenue.

Deux pianos qui, lorsqu’ils sont joués avec une telle maîtrise et l’intensité nécessaire, font véritablement penser à une mécanique de précision à laquelle le titre « Wheels » n’est pas étranger.

Une pulsation que s’imposent les deux compères faisant, par la même, oublier qu’ils ne sont finalement que deux et réussissent à faire tourner une machine bien huilée tout en maintenant un dialogue musical original.

Ainsi c’est à travers plusieurs continents qu’ils ont puisé une inspiration qui semble inépuisable et du ragtime aux beats congolais en passant par un détour du côté des Caraïbes, ils nous transportent à travers ce piano à quatre mains qu’ils réinventent avec bonheur.

Et quelle que soit la couleur donnée aux morceaux qu’ils interprètent, Ray Léma et Laurent de Wilde restent en osmose, jouant de la pulsation avec, comme ils le clament haut et fort « le moins de notes possibles…mais les bonnes ! »

Ils occupent l’espace et font tourner une musique dont le langage reste universel.

Se répartissant naturellement les rôles, ils s’organisent comme un duo de danseur, se fondant l’un dans l’autre avec cette complémentarité d’où se dégage une musique aboutie.

« I miss you dad » pointe son nez en fin d’album, hommage de Laurent à son père, récemment disparu, touche de douceur très agréable et qui montre à quel point le dialogue mélodique des deux pianistes peut prendre des formes bien différentes.

L’album trouve sa conclusion avec « Saka Salsa » mélangeant une fois de plus ce que l’un et l’autre ont pu piocher dans leur longue carrière.

« Wheels », bien plus qu’un duo de pianistes, aussi talentueux soient-ils, est un album de premier plan, d’une richesse infinie, invitation au voyage et évasion nécessaire à partir du langage que Laurent de Wilde et Ray Léma ont réussi à établir.

Laurent Bonnefoy – Radio 16

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