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Istambul Sessions à Millau

ILHAN ERSAHIN est un saxophoniste que nous voulions chroniquer dans notre magazine.
Sachant qu’il tournait en Europe cet été, il ne restait plus qu à sélectionner  une scène ou le voir et l’écouter.

Le choix s’est porté sur la ville de  MILLAU qui le programmait et qui est connue pour y faire vivre la musique grâce a son festival de jazz, et cela depuis maintenant 25 ans.
Spectateurs et musiciens ont pu en apprécier la qualité à telle enseigne qu’en fin de concert ILHAN ERSAHIN et ERIC TRUFFAZ (mobilisés ensemble sur le projet “Istambul sessions”) ont rendu hommage à la ville et à la chaleur  de son accueil.

ILHAN  sur lequel nous avons plus spécialement porté notre attention est avant tout un compositeur et un saxophoniste virtuose, élève de JOE LOVANO et JOHN PURCELL.
Bien qu’au départ  Influencé par les post boppers, il s’est très vite ouvert à toutes les formes de musique contemporaines.
Ses références englobent  LED ZEPPELIN, le groupe de fusion de TONY WILLIAMS, MILES DAVIS, U ROY mais aussi la musique arabe, celle des Balkans ainsi que les musiques folkloriques du Moyen Orient.

ILHAN ERSAHIN qui voyage beaucoup avoue jouer chaque jour de l’année, croise toutes sortes de cultures et se trouve en permanence au cœur de toutes sortes de bouillonnements musicaux.
L’échange, la collaboration et la fusion de musiques d’horizons divers sont dans son cas élevés en mode vie.
L’ énergie déployée par ce musicien hors normes est énorme et témoigne d’un très gros capital de santé.
Ce musicien est un roc et promène avec décontraction 200  livres de viande serrée, été comme hiver, a l’instar d’un certain GEO PAQUET, alias “le gorille”, incarné à l’écran par LINO VENTURA.

Nota: avec un clic droit sur les images et la sélection de la ligne "afficher l'image de fonds", cette dernière est agrandie.

Mais revenons à  notre sujet pour constater que l’idéal artistique d’ILHAN ERSAHIN est le son “NUBLU” dont il est le concepteur.

Ce son est le fruit d’une alchimie créée  par le mélange des musiques  qui vise à abolir les frontières existant entre celles ci,voir même pour NEW YORK entre les quartiers qui les pratiquent.
Pour cette entreprise de décloisonnement et de déghettoisation, il a fondé “NUBLU records” en 2005 afin de rester propriétaire de ses masters et  garder le contrôle de ses publications totalement ouvertes sur toutes les formes de métissage.
Plus largement, il a acquis 2 clubs à  NEW YORK et ISTANBUL, dans lesquels toutes les musiques, rap inclus, sont à l’honneur. Un troisième devrait ouvrir de façon imminente à SAO PAULO.
Ce sont là les 3 villes dans lesquelles il vit et enregistre n’hésitant pas à demander à des musiciens de NEW YORK ou d’ailleurs de changer de continent pour une session.
Il a aussi choisi ces 3 métropoles pour organiser 3  festivals qui jouissent aujourd’hui d’une notoriété internationale.

C’est naturellement à ISTANBUL que le projet”Istambul sessions” (qui comprend plusieurs volets) a été initié et enregistré,et cela dés 2008.
Pour le mener à terme, ILHAN a convoqué 3 musiciens turques virtuoses (le bassiste accompagne souvent TARKAN).
C’est à MILLAU que nous avons pu entendre plusieurs des compositions qui en font partie.
L’objectif du projet est de restituer,par la musique, l’atmosphère très particulière des nuits stanbouliotes.
Qui connait l’ambiance des bords du Bosphore après le coucher du soleil ne peut qu’être interpellé par les morceaux crées à l occasion de ces cessions, dont certains ont vocation à conduire à un état de transe.
L’Orient y est largement  évoqué,et certains passages ont un caractère hypnotique, à l’image des tourbillons en quasi apesanteur des derviches.
Difficile de se sortir “SARIYER” de la tête. On  se surprend à en entonner le refrain en boucle.

Il est clair qu’ILHAN ERSAHIN dispose d’un énorme potentiel de séduction.
Ce musicien et organisateur génial  colle à l’époque, bouscule les conservatismes et augure d’un monde de fusion des cultures et des musiques.
Il a fait remarquer à l’occasion d’une interview qu’ISTAMBUL a tout pour devenir, comme BERLIN, le nouvel eldorado musical à condition que la situation politique le permette.
Nous savons comme lui que la jeunesse turque est en quête d’effervescence et que tous les présidents des  clubs  d’ISTANBUL qui proposent des concerts ne sont pas forcément acquis à la cause du premier ministre actuel.
So wait and see…


Erick Avier, texte et photos

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