Débutée avec Ware (évidemment dédié au regretté David Spencer Ware), Abstraction in Deliverance n’avait d’autre choix que de plonger en plein cœur d’un pur lyrisme. Celui de James Brandon Lewis n’est plus à démontrer mais, ici plus qu’ailleurs, il brille-brûle d’une luminosité incandescente. Ici, un lyrisme naturel qui confronté à une majorité de ballades s’exprime avec une profonde (re)connaissance de ses ainés saxophonistes (petits ou grands maîtres).
Chez Lewis, on ne construit pas sur l’aléatoire mais sur des terrains aux bases solides. Profondeur du souffle, velouté des graves du ténor (beaucoup de choses du Crescent de Trane), murmures, douceurs et délicatesses, libertés harmoniques, mélancolie jamais pesante…tels sont quelques-uns des atouts d’un disque souvent bouleversant.
N’oublions pas les complices du saxophoniste. Ils se nomment Aruan Ortiz, Brad Jones, Chad Taylor. Pas besoin d’en rajouter.
L’aventure continue.
Luc BOUQUET