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Ma relation Jazz – Musiques Traditionnelles du Monde

Ce texte est le fruit de la coïncidence de l’invitation pour une prochaine exposition de dessins sur le thème des musiques traditionnelles du Monde dans un magasin de musique de Perpignan et de ma collaboration récente avec l’association JAZZ IN pour présenter sur leur site spécialisé des dessins de musiciens de Jazz faits depuis 2004 .

Comme je l’écris dans la note de présentation de l’expo consacrée aux musiques traditionnelles mentionnée, je me suis rendu compte que les dessins de musiciens exécutés en concerts les plus nombreux sont ceux à classer dans ces 2 catégories. En effet, ayant des gouts assez variés , outre les 2 catégories indiquées, j’ai été incité à constituer un dossier pour les musiques traditionnelles française qui comprend quelques groupes européens, un dossier musiques baroque ou sacrée , un dossier Flamenco, un dossier Variétés avec en particulier d’assez nombreux spectacles ou concerts de Tango.

Parmi les raisons que je donne à mon attrait pour les musiques traditionnelles, je retrouve celles qui m’attachent au Jazz depuis ma prime jeunesse. Elle tient au type d’émotion musicale que je ressens et qui se caractérise par :
une couleur ou un parfum « exotique » d’insolite , de dépaysement, de nouveauté, mais aussi le besoin de supprimer les barrières qui nous séparent de nos voisins…

Le rythme syncopé , le Swing n’est pas propre au Jazz, il se retrouve dans toutes les musiques populaires d’antan . Quel que soit l’évènement social qu’il célèbre, Il n’est jamais complètement dépourvu d’émoi érotique, qui sollicite le corps et les sens avec invite à la danse.

Moins que les musiques traditionnelles le Jazz né aux USA, compte tenu de son succès planétaire et tel qu’il est pratiqué actuellement , n’est plus attaché à une région ou un terroir. Par contre , même si cela peut paraitre oublié, surtout quand elle n’est pas joué par des noirs, cette musique reste encore marquée par son origine africaine . Quel que soit son éloignement de la source africaine, dans l’espace ou le temps, elle conserve de façon indélébile la douleur de son expatriation d’Afrique et son transport jusqu’aux États Unis sur des vaisseaux négriers. S’y sont rajoutées les souffrances de plusieurs siècles d’esclavage comme main d’œuvre , méprisée et corvéable à merci dans les plantations du Sud. Quand à la faveur du développement des moyens d’enregistrement sonores et de sa diffusion au début du xx° siècle, le Jazz est sorti des lieux à l’intérieur de leur communauté dans les états du Sud où il était né, il exprimait à travers le Blues toute la misère de leur condition spécifique , mais aussi la rage pressante d’en sortir.

Il n’est donc pas sans fondement d’attribuer le succès rapide et universel du Jazz dans la première moitié du XX°siècle au même besoin d’exprimer un malaise et un désarroi populaire profond et général devant l’évolution des sociétés en proie à l’ industrialisation, et notamment à la perte brutale des repères qu’assurait jusque là l’enracinement dans une communauté et un territoire et qu’expriment si bien et de façon si émouvantes, toutes les musiques traditionnelles du monde.

Georges Wursteisen

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