Des pépites comme ça, on en redemande !D’un quartet presque éphémère, le label Intakt vient de dénicher le tout premier concert. Cela se passait au Festival International de Zürich le 8 novembre 1981 (chaude ambiance !) et la timidité semblait hors de cause.
D’emblée, ça sent le souffre. Le jeu d’Irène Schweizer, percussif au possible (on rappellera aux derniers de la classe qu’Irène était aussi une fine « batteuse ») donne le la : ça va chauffer (la pochette avec le clavier en feu vise juste) ! Johnny Dyani semble le plus sage mais quelle délicieuse présence. Han Bennink fait du Bennink : jeu foisonnant, grandes déflagrations de cymbales sans préavis. Rüdiger Carl, acteur essentiel de l’improvisation européenne, détourne les tensions avant de braver une masse déjà hurlante.
L’horizon est grand ouvert ici quand piano préparé, accordéon et contrebasse s’unissent et que s’installent un épisode binaire quasi rock’en’rollien plus stances monkienne (Freizeit) et africanité assumée (All Inclusive). N’en doutons pas, cette freie musik était alors dans sa meilleure phase. Comme je l’écrivais en introduction : on en redemande !
Luc BOUQUET