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Tony WILLIAMS

[vc_row][vc_column][vc_single_image image=”3504″ img_size=”large”][vc_column_text]Il fallait bien que cela arrive un jour,écrire dans les colonnes de CLAP quelques lignes sur Tony WILLIAMS qui reste parmi tous les musiciens que j’ai pu voir et entendre celui qui m’a le plus impressionné …

Pour illustrer le propos,revenons en arrière,à l’aube des 70′.
Sans vouloir la jouer passéiste,dans ces années là nous savions qu’à chaque concert de jazz,de blues,de rock ou de pop l’éventualité d’assister à un grand moment  était toujours présente,tant la musique  prolongeait naturellement l’esprit et les vibrations de cette époque particulièrement prolifique.
Bref,nous sommes alors à un festival de jazz dans le Var et je suis accompagné par 2 copains (nous sommes alors tous des adolescents post boutonneux) qui n’ont de cesse de me parler de l’ex batteur de Miles DAVIS littéralement hallucinant, selon eux.

Après une mise  en place sommaire, le groupe que nous sommes venus écouter et  dans lequel TONY joue décolle.
Le “dynamiteur” est derrière ses tambours, il a 29 balais, un CV de ministre et un regard narquois extrêmement mobile.
Avec lui, très vite, le spectacle devient hypnotique. Pendant que mon pote de droite se roule un joint à 6 feuilles, celui de gauche, percussionniste, essaie de m’expliquer que le mec qui est là, à quelques mètres, arrive à ouvrir une cymbale sans que l’on sente l’attaque …
Outre le fait que je le crois volontiers, il sait de quoi il parle, je ne peux détacher mon regard de cette batterie dont les éléments,malgré la charge, restent miraculeusement en place.

Vision effectivement hallucinante d’un drumming total d’une efficacité diabolique.
Dextérité, musicalité associée à une incroyable vitesse d’exécution, croisements et superpositions de rythmes, accélérations fulgurantes, jeu de pédales unique avec une charley lâche à laquelle aucun répit n’est offert, putain çà décoiffe …
L’impression troublante que l’on a devant soi un gros cœur en train de battre dont la pulsation vous pénètre.

Tony, c’était cela, un batteur surdoué et par ailleurs un prodige qui fut engagé à  17 ans par MILES DAVIS (ce qui n’était pas sans problèmes pour les passages de frontière du groupe en tournée et les prestations en club).[/vc_column_text][vc_separator color=”grey” align=”align_center” style=”” border_width=”” el_width=””][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_single_image image=”3505″ img_size=”large”][vc_column_text]MILES, avare de compliments usa du qualificatif de génie pour parler de Tony (et l’on sait tous qu’il n’utilisait ce terme qu’avec une extrême parcimonie …) et il fut un des rares qu il reçut durant sa “retraite” de 1974 à 1981.

Il alla même jusqu’à dire qu’il était l’étincelle créatrice du fameux combo dans lequel officiaient Wayne SHORTER, Herbie HANCOCK et Ron CARTER qui offrait la musique sur un tapis volant grâce à une rythmique de rêve.

Plus tard Tony fut à l’origine du jazz rock (en même temps que Miles DAVIS d’ailleurs) et de classiques de la “fusion”, mais c’est une autre histoire marquée du sceau du génie que MILES et d’autres avaient détecté.


Tony nous a quitté en 1997 à l’age de 51 ans alors qu’il venait  de troquer sa batterie jaune contre une rouge que je n’ai malheureusement jamais eu l’occasion de photographier.

Au crépuscule de sa trop courte existence, il parachevait une formation à la composition musicale, avec le soutien d’ Herbie HANCOCK. Le morceau “Sister Cheryl” dont il est le signataire laissait augurer d’un réel potentiel créatif.

Pour terminer, je veux noter qu’il me semble me souvenir que la dernière compagne qu’il ait eu, ou peut être son épouse de laquelle il était ou allait se séparer (je ne sais plus exactement), avait écrit qu’il avait été admis à l’hôpital à 9 heures, le jour de son décès, pour un calcul à la vésicule biliaire mais s’était plaint très vite d’une douleur à la poitrine.
Et ce n’aurait été qu’en fin d’après midi que le médecin (peut être blanc…!) serait intervenu pour l’opérer.
Si tel fut le cas, nous serions en droit de penser que la négligence de ce dernier  pourrait être responsable de la mort prématurée, par arrêt cardiaque, de l’un des musiciens les plus  performants que la “Black Music” ait compté en ses rangs.

Dommage qu’aucun un coup de baguette magique n’ait pu prolonger la vie de ce cerveau brillant mais pour ce qui me concerne, je n’oublierai jamais, pour l’avoir croisé, le regard qui respirait l’intelligence du fils hautement inspiré d’un facteur de Harlem …

Erick AVIER[/vc_column_text][vc_separator color=”grey” align=”align_center” style=”” border_width=”” el_width=””][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][/vc_column][/vc_row]

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