African Rhapsody

Leïla Olivesi

Leïla Olivesi : piano / Baptiste Herbin, Adrien Sanchez, Jean-Charles Richard : saxophones / Quentin Ghomari : trompette / Manu Codjia : guitare / Yoni Zelnik : contrebasse / Donald Kontomanou : batterie / Special guest – Camille Bertault : voix

Attention Fragile/L’autre distribution

Date de sortie: 17/10/2025

DISQUE DU MOIS

Proposé par Philippe VINCENT

Pendant longtemps le jazz fut une histoire d’hommes. La plupart du temps, seules les chanteuses participaient à la féminisation des orchestres et les quelques femmes instrumentistes étaient généralement des pianistes comme Lil Armstrong (la femme de Louis), Mary Lou Williams ou Marian McPartland. Les autres instrumentistes étaient rares (comme la tromboniste Melba Liston) et les cheffes d’orchestres aussi. Dans les années 70, Carla Bley fut l’une des premières à s’imposer avec succès à la tête d’une formation qui avait pris de l’embonpoint, avant d’être suivie par d’autres comme Maria Schneider plus près de nous. Si dans le jazz d’aujourd’hui les femmes instrumentistes ne sont plus rares, les cheffes d’orchestre ne sont toujours pas légion mais nous avons la chance, en France, d’en avoir une particulièrement talentueuse en la personne de Leila Olivesi. Diplômée en philosophie, docteur en musicologie, Leila est surtout une excellente pianiste et une arrangeuse et une compositrice accomplie. Grande connaisseuse de Duke Ellington, elle partagea sa passion pour son œuvre avec Claude Carrière dont elle devint une complice érudite à “La Maison du Duke” avant de se lancer dans la formation d’un nonette qui lui permit d’assouvir son désir d’écriture au-delà des limites de son quintette. Après La Suite Andamane (2019) puis Astral (2022), voici donc cette African Rhapsody qui célèbre ses origines, toujours avec le même orchestre qui réunit la fine fleur du jazz hexagonal actuel. Comme Ellington, elle sait mettre à profit les talents individuels de musiciens de premier ordre tout en les mélangeant avec bonheur pour servir une musique pleine de richesse harmonique et de swing. Que ce soit dans ses propres compositions (dont un bel hommage à Wayne Shorter) ou dans un clin d’œil au Duke avec une version très personnelle de la divine Little African Flower, la musique brille de mille feux, y compris lorsqu’elle s’associe à la poésie de Djamila Olivesi chantée par Camille Bertault ou à celle de Léopold Sedar Senghor avec le groupe vocal Poetic Birds. On l’avait déjà dit lors de la sortie de son précédent album : Leila Olivesi, c’est vraiment la classe !
[PV]

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Jazz actu·ELLES saison #2
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