DISQUE DU MOIS
Proposé par Philippe Vincent
Régis Huby voit grand, haut et large. Pour bâtir un projet musical à cette échelle, il savait pouvoir compter sur des complicités d’exception, comme celle qui le lie à Guillaume Roy, développées à la puissance 10 depuis plusieurs décennies. Sur ce socle, il a su réunir un « ensemble » de virtuoses et y associer de nouveaux talents de rencontre. C’est notamment le cas de Joce Mienniel et Illya Amar qu’il met en lumière au fil des trois mouvements qui composent « The Ellipse ». Avec ses quinze musiciens le Large Ensemble a été accueilli et développé depuis plusieurs années dans des festivals (Luz, Nevers …) ou des lieux d’exception, tel le Théâtre Molière Scène Nationale de Sète où j’avais eu le plaisir de le découvrir. Dans sa forme achevée, le voila désormais en album. Une pépite.
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« Cet ensemble est le fruit de plus de vingt années de rencontres et de collaborations, parfois très récentes, comme avec le vibraphoniste Illya Amar, ou le flutiste Joce Mienniel, et parfois très longues, comme Guillaume Roy avec qui nous avons fondé le Quatuor IXI en 1995 ou encore Catherine Delaunay avec laquelle nous avons collaboré sur de nombreux projets. Il s’agit bien là de cercles, de cercles d’amitiés, d’humanité et d’écoute. Nous sommes des particules en orbite, toutes autonomes, toutes différentes, mais toutes connectées les unes aux autres par cette force de gravité qu’est pour nous la musique. Comme cela m’est cher, au delà de toutes frontières stylistiques, je souhaite que cet ensemble laisse à entendre toutes ces histoires afin qu’elles ne fassent plus q’une…
Un corps sonore se faisant l’écho du parcours et de la mémoire de chacun.
L’ellipse symbolise ici pour moi ces trajectoires, ces cycles infinis, ces rotations en orbite de molécules toutes connectées entre elles dans un équilibre parfait et fragile. Des trajectoires chargées de questions et de mystères dans ce que nous sommes, ce qui nous entoure et que pourtant nous ne cessons d’interroger dans l’espoir d’une réponse dans l’infiniment grand ou l’infiniment petit. »
Régis Huby