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SÉLECTION DE DISQUES DE JUIN

CowellSTANLEY COWELL : Juneteenth

Vision Fugitive / Harmonia Mundi

Le public européen découvrit Stanley Cowell au début des années 70 lorsqu’il enregistra en trio le superbe album « Illusion Suite » pour ECM et qu’il intégra l’orchestre de Sonny Rollins. Sa carrière fut alors jalonnée de ses participations aux formations des plus grands noms du jazz avant qu’il ne se consacre plus particulièrement au piano solo, genre où il excelle. Ayant toujours œuvré à la promotion des musiciens noir américains (il fut co-fondateur du Collective Black Artists et du label Strata-East) le voilà célébrant Juneteenth, cette fête de la liberté qui commémore chaque année l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis. On retrouve ici toute l’intelligence et l’élégance qui le caractérisent au clavier dans un jeu qu’il n’a eu de cesse de faire évoluer sans jamais renier ses racines musicales. Une musique universelle avec un son de piano admirable comme on sait le faire au Studio La Buissonne.

Philippe VINCENT

  

MignardLAURENT MIGNARD DUKE ORCHESTRA : Duke Ellington Sacred Concert

Juste une Trace

Si Duke Ellington « a toujours considéré que ses concerts sacrés étaient son œuvre la plus importante », comme nous le rappelle sa petite fille Mercedes dans le livret de ce CD, on peut penser que les considérations musicales ne furent peut-être pas les seules à fonder le jugement du maître sur ces travaux. Je fais partie de ces nombreux fans du Duke qui préférèrent ses compositions « profanes », et c’est avec un certain scepticisme que j’ai accueilli le projet de Laurent Mignard. Mal m’en a pris car le résultat est tout simplement magnifique, l’arrangeur français réussissant le tour de force de débarrasser ces œuvres de leurs passages les plus emphatiques en en conservant tout l’esprit de la musique du Duke. Devant 1200 personnes réunies en l’église très parisienne de la Madeleine le 1er octobre 2014 et avec plus de 120 choristes, l’interprétation évite toute pesanteur et la magie est bien là. Il faut dire que depuis plus de dix ans Mignard s’affirme comme le meilleur ambassadeur ellingtonien en Europe et son traitement à la fois très respectueux et très actuel de la musique ellingtonienne ne cesse de nous étonner. Un CD doublé d’un DVD qui ne pourra que vous inciter, au mois de juin, à aller écouter cet orchestre « en vrai » dans son Tour des cathédrales (Nîmes, Lyon, Aix-en-Provence, Toulouse, Rennes, Lille).

Philippe VINCENT

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