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AA trio “Le chant du Sable”

Sortie le 6 décembre 2019. Autoproduction.
Enregistré au studio la Buissonne les 4 et 5 Février 2019, 84210 Pernes-les-Fontaines France.
Musiciens : Andrew Audiger :piano, synthétiseur - Yves Marcotte : contrebasse - François Christe : batterie - Shems Bendali : trompette (4,8) - Clément Meunier : clarinette (6, 8, 9).
Pochette : tableau de Jean-Pierre Audiger.

“AA Trio, quand le sable devient musique”.

Le silence est une composante importante pour le jazz, comme le précise Éric Gonzalez, enseignant-chercheur, dans “LE SUPERFLU Chose très nécessaire” sorti en 2004 dans la collection interférences  “Improvisations et écritures du jazz : entre harmonie, bruit et silence.”

Jouer avec le silence a souvent été un défi que les plus grands ont relevé avec brio, Miles Davis, surnommé le prince du silence, et Thelonious Monk pour qui l’ethnologue Denis  Laborde a écrit “Thelonious Monk, le sculpteur de silence” en 2001.

Le silence, bande sonore des univers désertiques est compagnon d’un autre élément peu utilisé par les musiciens : le sable.

Souvent les expéditions dans le désert sont synonymes de voyage intérieur où l’explorateur peut acquérir une vision calme, comme avec “Quiet View”, morceau conseillé pour aborder l’album. Le jeu des trois fondateurs du groupe emmène l’auditeur loin de l’agitation humaine pour savourer le sublime solo d’Yves Marcotte, tout en délicatesse et retenue, sans profusion de note.

Dans le morceau éponyme de l’album, sur une rythmique rappelant le battement d’une horloge comtoise, l’introduction oblige une attention auditive. La contrebasse rejoint le jeu des percussions pour appeler l’ensemble des musiciens à un périple au milieu de dunes sonores, toutes singulières, créant ainsi le sable musical du groupe.

Le sable étant un matériau congranulaire, composé de particules provenant de matériaux d’origines différentes, roches ou organiques, l’univers musical du AA Trio convient bien à cette définition : les sons sont d’origines différentes : bois, cuivres, cordes, le tout avec une consistance fluide. Comme le sable se dérobe sous nos doigts, le solo de Clément Meunier dans “Twins” se faufile entre les sons du trio piano/batterie /contrebasse.

Ainsi apparaît le parallèle entre le sable et la musique de cet album. Certains pourraient pousser plus loin la comparaison et croire que le CD peut agir comme le fabuleux personnage des contes pour enfant “le marchand de sable”, qui endormait les petits en glissant du sable sur leurs yeux.

“Dual” stoppe la comparaison de l’album à une technique d’endormissement, en effet la rythmique du morceau est plus de l’ordre d’une tempête de sable, les trilles de Shems Bendali rendent hommage à la liberté et l’instabilité du désert et du sable.

Chaque piste présente un univers différent, mais rien de surprenant, certains sables pouvant être constitués de 180 minéraux différents.

L’écoute du Chant du Sable, ressemble à une traversée du désert, souvent synonyme de voyage initiatique auditif, qui permettra peut-être d’acquérir une certaine sagesse. Chaque auditeur pourra l’expérimenter lui-même.

Jean Constantin Colletto.


Vidéo playlist de l’album :
https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_nR8PoLYV8D-g5-RXch8VVkKwjFxf_Z_WI

site web :
https://andrewaudiger.bandcamp.com/album/le-chant-du-sable

https://andrewaudiger.bandcamp.com/releases

 

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