jazz in, le jazz en mode multimédia

Generic filters

Flamboyant pharaon

A l’heure ou l’Amérique intronise le roi du “tweet and shout”, il est intéressant d’évoquer PHAROAH SANDERS, icône du jazz d’avant-garde des années 60.

L’écoute  de sa production d’alors permet de retrouver  les vibrations du  NEW YORK mythique qui fit éclore le free-jazz et plus largement d’une autre Amérique , fascinante , faite de contrastes et peinte en noir et blanc dans notre mémoire.
Une partie de  l’histoire de cette nation s’écrivit  dans ces  deux couleurs opposées mais indissociables, ce que ne démentiront pas les photographes et metteurs en scène de cette époque.

PHAROAH, né en 1940, arrive à NEW YORK en 1961.
La ville se caractérise alors par une intense  créativité musicale
Toutefois durant le début du séjour qu’il y fera, PHAROAH ne parviendra pas à vivre de la musique et connaitra 2 années de galère et de petits boulots de survie.

Sa seule possession sera son ‘biniou”, toujours à portée de main, mais dormir dans le métro use le corps et le moral.
C’est SUN RA qui l’arrachera  à la rue et inventera le surnom de “PHAROAH” dont il ne se départira plus.

A NEW YORK, il intègre les vibrations de la ville, son effervescence, avec l’envie de les prolonger, de les traduire en musique.

 

Cela deviendra possible en 1965 lorsqu’il rejoint le groupe de JOHN COLTRANE qui produit alors une musique organique et recherche des souffleurs puissants.
COLTRANE est sensible à son jeu intense et passionné ainsi qu’au son plein, profond qu’il développe sur l’instrument.
Ce son aux accents parfois sombres peut être aussi d’une saisissante beauté. Il est l’écho d’une époque vibrante et riche.

Il résonne encore aujourd’hui, patiné par les années, peut-être plus spécialement quand PHAROAH rend hommage à son génial employeur et ami.

PHAROAH est détenteur d’un jazz master NEA, comme un certain ARCHIBALD d’ailleurs.
Il est considéré par certains comme l’inventeur de “l’ethno jazz” (en référence à ses incursions dans les musique indiennes, africaines ou d’autres ethnies) et par d’autres comme un ardent propagateur de la musique urbaine noire américaine.

Beaucoup de musiciens ont puisé dans son répertoire ce qui lui fit dire que les samples lui avaient permis de toucher plus d’argent que sa propre musique.
PHAROAH SANDERS incarne avec flamboyance  l’image du saxophoniste noir américain, il est emblématique  d’une époque où la musique avait des vertus émancipatrices et faisait exploser les conventions, fut ce au moyen de cris étranglés…

Erick AVIER

Partager

Podcast mensuel "Caravan"

Chaine YouTube Jazz in

Publications récentes

Catégories

Archives