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L’Emile PARISIEN Quartet

Concert Jazzèbre à Perpignan le 12 mars 2015

La lourde porte de fer s’ouvre, les quatre “lurons” apparaissent en file indienne, escaladant l’échelle pour investir le devant de la scène, sous les feux de la rampe .
Sortis tout droit d’une bande dessinée ou d’un film d’animation, rappelant à la fois, les triplettes de Belleville, les Pieds Nickelés, Tex Avery et l’équipée sauvage de “Very bad trip”, Émile et ses acolytes, ayant chacun le petit truc qui tue, un grain de folie dans le jeu et l’attitude .

L’homme au piano, chaussures pointues, plis de pantalon affaissés de son costume printanier, barbe fleurie, sourire jovial et embonpoint rabelaisien, tourne le dos à la salle, pour mieux se concentrer sur ses blanches et noires et ses ustensiles de cuisine, prêt à touiller dans les cordes métalliques de la grande armoire .

Le grand escogriffe à la contrebasse, dégaine hors d’âge émergeant d’une photographie de Robert Doisneau, mèche folle sur un crâne dégarni, fine moustache à la Tom Novembre, enlace vigoureusement son gros violon aux larges hanches, comme une grosse dame dans un dessin de Dubout.

Silhouette de mannequin “The Kooples”, coiffure explosée à la Tim Burton, le batteur cogne fort, très fort, propulse la mécanique infernale, explosant dans son trois pièces près du corps .

Lutin bondissant, l’œil vif et rieur, la joue gonflée par un abcès dentaire ou l’air prêt à jaillir dans le bec de son soprano ou de son ténor, le cheveu hirsute, Émile, gai Droopy branché sur du 380 volts, se contorsionne sur une ou deux jambes, dans une danse frénétique, à l’image de la musique de ce quatuor déjanté, qui, de tempos binaires en ternaires, de tonalités décapantes, dérapant en atonalités, de mélodies glissant sur des pentes ” free “, de cassures en unissons virtuoses, de lacs calmes en déferlements rock chaotiques, décoiffe, décape, dérape, décolle, bouscule, innove, surprend, transgresse, transforme, bricole, structure, déstructure, s’envole, enthousiasme, enflamme l’audience avec ce son, ce très gros son, cette cohésion, ce jazz du XXI° siècle, brillant, extrêmement brillant .

Christian POUGET

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