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Roscoe MITCHELL “Dots” & “Splatter”

“Dots – Pieces for Percussion & Woodwinds”

Roscoe MITCHELL

Wide Hive / Orkhêstra

Oublions la navrante “résurrection” de l’Art Ensemble of Chicago pour nous consacrer aux projets solos de Roscoe Mitchell : ils ne manquent pas !

Dots, enregistré at home pendant le confinement est un disque de percussions solo auquel Mitchell a apposé quelques reflets de saxophone. Depuis longtemps partisan des silences-pauses autant que du trop plein, Mitchell nous ramène ici à la genèse de l’Art Ensemble : fines  clochettes et autres bibelots percussifs et réverbérants que la répétition rend hypnotiques ou rédhibitoires (choisissez votre camp !)

Peu à peu, d’autres percussions entrent dans la danse en même temps que se poursuivent les éraflements d’un soprano (ou sopranino) aux harmoniques perçantes. En fin de disque, s’éloigne le saxophone mais reste toujours présent ce sec minimalisme d’où toute échappée semble vaine.

Splatter

Roscoe MITCHELL

I dischi di Angelica / Orkhêstra

C’est grâce au festival Angelica de Bologne que nous arrive ce Splatter. Ici, trois pistes distinctes.

Splatter est né d’une improvisation en trio (Mitchell, Craig Taborn, Kikanju Baku) qu’a ensuite transcrit et orchestré Christopher Mega Luna. On a peine à imaginer ici qu’une improvisation soit à l’origine de cette orchestration pour grand ensemble. Improvisation et musique contemporaine enfin réconciliés ? Tel a été l’un des défis d’un certain Roscoe Mitchell depuis Sound, enregistré en….1966.

Idem pour Distant Radio Transmission, transcrit en deux temps par Stephen P. Harvey et John Ivers puis orchestré par Roscoe Mitchell. Dirigé par Tonino Battista, exécuté par l’orchestre du théâtre communal de Bologne et avec l’appui du vocaliste Thomas Buckner, un vieil ami du saxophoniste, cette pièce s’étire en longueur tel un étrange oratorio. Dissonances orchestrales, errements de Buckner, le soprano de Mitchell délivre, ici et là, quelques rauques harmoniques de saxophone soprano. En fin de pièce, la division se fait entre l’orchestre et un duo saxophone-voix de très haute volée.

Breath & Pipes, enfin, est une improvisation tendue entre le saxophoniste et l’organiste Francesco Filidei. Pas d’electronics ici mais les effets naturels de l’orgue et du saxophone combinés. Drone grave s’opposant au sopranino, dialogue d’aigus jamais scellés, usage modéré de la répétition, alertes atomiques, souffle continu de Mitchell, excès de fièvres, souvenir de Steve Reich, orgue-cornemuse soit quarante-huit minutes de dialogue passionnant et innovant. Viva Roscoe !   

Luc BOUQUET

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