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Soirée d’anthologie à Charlie Jazz

Le 7 juillet dernier Jazz in était à VITROLLES, dans le cadre du “CHARLIE JAZZ festival” dont notre équipe aime  l’esprit et l’ambiance.

Ce soir là, 2 orchestres se succédèrent pour rendre un hommage à JOHN COLTRANE dont la musique et le mysticisme restent, encore aujourd’hui, des sources d’inspiration sur les continents africains et américains.

Sur la scène, protégée des ardeurs du soleil grâce à l’ombre bienfaisante d’immenses platanes du Domaine de Fontblanche, nous pûmes assister, en première partie, à la prestation de SHABAKA HUTCHINGS accompagné pour l’occasion par le groupe Sud-Africain “The ancestors”.
SHABAKA est londonien, comme SOWETO KINCH dont nous avons parlé dans ces colonnes, qui lui apporta aide et soutien alors qu’il débutait sa carrière.

Au delà de la virtuosité sur les anches, ces 2 musiciens partagent la volonté de s’émanciper des pesanteurs du post colonialisme (dont ils sont les enfants respectifs) et celle d’approfondir l’héritage africain des origines.


Nota: avec un clic droit sur les images et la sélection de la ligne "afficher l'image de fonds", cette dernière est agrandie.

Cette démarche permet à SHABAKA HUTCHINGS de s’ouvrir aussi bien à l’Ethno-jazz qu’à l’Ethio-jazz.

Sur le saxophone ténor, qu’il avait privilégié pour ce concert, SHABAKA développe un son viril, tendu et vitalisant et s’inscrit en cela dans le prolongement des souffleurs puissants pour lesquels la scène devient un lieu de libération d’énergie.

Ce soir là, SHABAKA manifesta, en début de concert, des doutes visibles quant à la capacité du public (non anglo-saxon) à recevoir les incantations du chanteur des ancestors.

Il dissipa donc très vite le malentendu grâce à quelques parties de saxophone très enlevées qui replacèrent le chanteur dans le contexte musical et convainquirent les spectateurs que le propos était bien la musique.

SHABAKA appartient clairement à une génération de musiciens qui veulent aller à l’essentiel à grandes enjambées, comme a pu le faire la génération Coltrainienne, en retenant de celle ci que la vitalité peut être le poumon de la musique.

Aprés SHABAKA HUTCHINGS, ce fut au tour de PHAROAH SANDERS d’occuper la scène.

Il en rejoignit le bord en glissant tout autant qu’en marchant visiblement gêné pour se déplacer laissant augurer d’un concert qui serait peut être court…

Toutefois la casquette vissée sur le crane façon “SEXION D’ASSAUT” semblait être le gage d’une l’éternelle jeunesse.


En réalité, le suspense fut de courte durée car PHAROAH nous apporta très vite la preuve que, comme ROY HAYNES et quelques rares autres, il avait le fun dans les gènes.

De son handicap il fit une scénographie très réussie loin de tout racolage, notamment lorsqu’il ébaucha des pas de danse ou tenta à plusieurs reprises de fléchir sur ses jambes.

Cette auto dérision témoigne, pour le moins, d’une belle hygiène mentale qu’il serait heureux que ceux qui nous gouvernent pratiquent…..

Au final, un micro, une voie grave matinée d’africanité, une composition mythique et des chorus de saxophone sublimes rendirent tout déhanchement hors propos.

Plus largement, ce fut troublant et émouvant d’entendre au saxophone, sur certains passages, une reproduction à l’identique du son et de la façon de jouer de COLTRANE.

Au terme de ce concert d’anthologie, PHAROAH fit quelques pas (soutenu par l’équipe de CHARLIE) dans cet océan rafraichissant et revigorant qu’est le public qui éprouvait visiblement des difficultés à se détacher de lui.

J’étais parmi ces gens et j’ai rejoint ma bagnole avec l’envie de retourner d’où je venais,  en courant, pour revivre le film d’uns soirée exceptionnelle.

Erick AVIER (texte et photos)

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