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One more please / Oceans and

Tim Berne

Tim Berne : as, Matt Mitchell : p / Tim Berne : as, Hank Roberts : cello, Aurora Nealand : acc-cl-v

Intakt / Orkhêstra

Date de sortie: 07/05/2023

One more please

Tim Berne : as / Matt Mitchell : p

Intakt / Orkhêstra

Date de sortie : 05/01/2023

Le troisième opus du duo Tim BerneMatt Mitchell rejette d’emblée le couple soliste-accompagnateur. Ce sont de vastes contrepoints qu’élargissent saxophoniste et pianiste. Pas de questions-réponses mais deux parcours distincts et qui font lien : les contrepoints déjà cités mais aussi les unissons, les harmonies qui se chevauchent, les entrelacements, les mélodies croisées.

Ici, l’alto de Berne oublie ses rugosités pour étreindre des douceurs soyeuses et inspirantes. On croisera peu de dissonances ici dans ce dialogue intime et fécond. Véloce parfois ce dialogue quand le pianiste s’offre cavalcades et échappées, répétitif ce colloque quand les accords se déposent avec calme et autorité.

Mais peu à peu, l’improvisation grignote ce beau territoire. Le récit se fait alors plus vif sans jamais renverser la structure originale. Car les libertés enjambées, désormais, ne peuvent plus s’ignorer. Intense de bout en bout.


Oceans and

Tim Berne : as / Hank Roberts : cello / Aurora Nealand : acc-cl-v

Intakt / Orkhêstra

Date de sortie : 07/05/2023

Depuis la trentaine d’années que j’admire Tim Berne et ses compositions complexes, ses rythmiques casse-cou, ses improvisations aux vifs crescendos, je ne l’avais jamais entendu comme ici. Ici, l’improvisation se couvre d’horizontalité, d’unissons poreux, de trames crépusculaires. Si les couches se superposent toujours, elles s’étendent lentement, chaque mini-trait faisant figure d’événement.

L’accordéon d’Aurora Nealand (une découverte !) inaugure une harmonie malade, le saxophoniste lui répond par  une improvisation minimale. Une étrangeté plane, une cathédrale engourdie s’enlise. Puis viennent les chuchotements. Ici, l’impression que des fantômes-esprits dirigent le bal sans autre souci que celui de l’observation. Surtout ne rien imposer mais laisser venir, laisser parler l’intime. Sans stations, sans destination mais une recherche sans but, là où précisément se découvre l’insensé, l’essentiel. De la mélancolie aussi dans ces terrains vierges qui ne le sont plus.

Tim Berne, Hank Roberts (très discret ici !), Aurora Nealand : trois aventuriers du possible.

Luc BOUQUET

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