La musique pour foyer

Festival Comme ça vous chante #10
Pougemin, 8-9-10 septembre 2023

Pendant sept ans ailleurs et depuis trois au lieu-dit Pougemin (commune de Louzignac, 17), Comme ça vous chante fait fête à la musique sous ses formes les plus diverses. Il offre un cadre où elle respire à l’écart des déterminations qui partout la divisent. Le jeu, l’écoute s’y réfléchissent joyeusement. Si ce n’est pas un festival « de jazz », mais c’est un lieu où le jazz règne en esprit, on en peut voir se dessiner l’ombre portée.

« … quelque chose de plus qu’un instant qui s’évanouit. »

Eduardo Galeano, Le livre des étreintes

Peu à peu, la musique, pour exister, s’invente des lieux à sa mesure. Quand l’industrie culturelle bâtit avec les géants du BTB des arènes à la taille de groupes produits sur un patron multinational, lequel est conçu pour s’adapter comme tenon et mortaise aux réseaux de communication et de diffusion sur lesquels on a préalablement fait main basse, à moins que ceux-ci soient purement et simplement montés en fonction les uns des autres – et de jouer à se faire peur avec le léviathan de l’intelligence artificielle ! –, une multitude de petits poucets offrent les espaces dont ils disposent, un appartement en ville, une grange à la campagne, un bistrot (associatif), un jardin, un pré ; autant de points à relier pour tisser un maquis de résistance, et ils s’y emploient. Pougemin, nous l’avons dit1, c’est tout à la fois un comptoir fourni de bières belges, une salle pierre et bois à l’acoustique de rêve, des canapés dans une barge ouverte où s’adonner hors tout décret à une sieste musicale, une mezzanine d’où surplomber la scène, scruter un doigté, une cour où converser, des îlots d’air ou de silence, et la musique toute nue, sans superlatif, sans amplification, sans grand écran ni odeur de saucisse.

On s’y rend sur un conseil amical de deux cents kilomètres de rayon, et l’amitié rayonne. Avec la musique pour centre et pour foyer.

Cookin’

Selon la formule inaugurée l’an passé, le jazz-club du vendredi soir permettait de composer avec des appétits de diverse nature. Pour ce faire, une batterie était venue renforcer l’équipe invitante. Equivox, c’était donc pour cette soirée d’enthousiasme rugbystique2, Jean-Christophe Kotsiras (p) en première ligne, soutenu de Philippe Monge (b) et de Hidéhiko Kan (dms). Face aux poids lourds des commensaux ripailleurs, ils firent montre de cet art fort ancien de la pénétration propre à déjouer le front des grandgousiers. Rien de mieux sans doute que de propulser Lee Morgan en guise de coup d’envoi. Mais la douceur prend par surprise, comme une canonnade à l’ancienne : en dentelle et haut-de-chausse. Ainsi allégée, mais ferme cependant, l’intro ravageuse de The Lion and the Wolf grille la politesse aux armées de fourchettes et le champ est ouvert. Y passeront une foule de standards comme de joyeux fantassins, quelques originaux aussi du pianiste qui multiplie l’air de rien d’inventifs cadrages-débordements. Des séries de triolets rompent des lignes de double-croches, des allures attendues tombent en syncopes, et de groupes asymétriques se glisse la note en surnombre qui file au but le long de la touche. Il y a des moments verrouillés de block chords, du jeu en parallèle, et sans pieds au mur. Le couteau reste en suspend. Car le contrebassiste, qui assure une ligne élégante, régulière mais si bien dessinée qu’elle échappe à son travers horloger, manifeste par là qu’il est aussi rompu à l’écoute flottante. Enfin, le batteur est un arrière qui monte, et souvent. Sans se départir du rôle qui lui est imparti, gardien d’un tempo sûr au point qu’on l’oublierait, il anticipe discrètement les rendez-vous stratégiques qu’il honore et magnifie d’un frottement attardé de balais ; d’une reprise murmurante du thème à la cymbale, fondue dans le piano ; d’un air ébauché sur les fûts au nombre sérieusement restreint, sûr assez d’oreilles et de poignets qui ne font qu’un. Un jeu aéré, une batterie aérienne, et une approche de coloriste sous le masque de l’orthodoxie : on pense à de merveilleux devanciers, à Connie Kay, à Vernell Fournier, à d’autres encore pour qui la batterie est comme on le dit de tous les instruments dès lors qu’ils chantent : « le plus proche de la voix humaine ». Donc un trio qui, dans une situation voulue et assumée, joue le jeu sans mentir.

Celle-ci appelait la jam-session. Un guitariste aux mains dessinées par Le Greco prit sa place dans le trio avec une aisance suspecte. Un jeu clair, de bon aloi, facile mais dénué de tout caractère démonstratif. On découvrit le lendemain pourquoi. Blaise Chevalier avait pris possession du manche de contrebasse. La musique nous roulerait jusque bien après le dessert, ainsi vont les jams…

Piano à voile et sourire de grand’mère

Un deuxième piano patientait, placide, sous la barge ouverte sur la cour, débarrassée de ses fauteuils, guéridons et canapés. Fermé, c’est un coffre, un chaudron, une boîte à outils ; l’ouvrir, c’est comme hisser la grand-voile. Seul maître à bord, Léo Haag entreprit avant tout de faire en acrobate le tour de la question, par dessous, par dessus, accroché comme un paresseux, puis triomphant comme un tribun de la République naissante, il se préparait à appareiller. Seul, la tignasse au vent, le regard allumé, son adresse est une invitation au voyage, en solitaire, habité de songes, à leur poursuite et leur merci. Nos têtes sont des vagues tout oreilles, une houle pour un soliloque alternant poèmes, chansons et ruminations au gré de ce qu’une telle traversée présente d’enthousiasmes et d’ivresses, d’illusions douchées et de fatigue désenchantée. Sous sa défroque de saltimbanque, Haag cache un authentique loup de mer ; son magnétisme, de regard et de voix, assure au spectacle de ne jamais perdre le nord. Le cap ainsi tenu, le piano est un solide radeau, un Kon-Tiki, un Hérétique, un Joshua qui suit sa propre route ; certes pas un Pequod, une arche de Noé plutôt où les baleines peuvent chanter à l’abri. Les mots jouent, les notes aussi, les mots jouent avec les notes, c’est joyeusement grave, c’est emporté. Cela s’appelait Livrer Pagaille.


Le spectacle de Léo Haag fournissait en ouverture une assez bonne métaphore de ce qu’un festival comme celui-ci se propose : partir avec les moyens du bord à la découverte d’on ne sait quoi qui se révèle peu à peu, à la fortune de rencontres inattendues, et enrichit de ce qu’on y donne plus que de ce qu’on y prend. Les amers sont de toute nature et de toute forme, de la clownerie rosse aux charmes élisabéthains, de la rigueur swinguée aux mirages calculés. À la fin, on est ramené à soi, on peut se redécouvrir tel qu’on ne se savait pas.

Un musicien chéri des festivals hexagonaux depuis près de soixante ans disait jadis la douloureuse difficulté que représentait pour lui le passage des exigences de la musique savante au feeling du jazz. Ce transport d’énergie est aujourd’hui si répandu qu’il semble pareillement entendre autrement le bien connu, métamorphosé, révélé par une écoute rafraichie. On dit en son temps que l’émergence du renouveau baroque avait rafraîchi le répertoire, il s’agissait de la façon de jouer. Il s’agit ici de la façon d’écouter.

La fluidité et le goût du guitariste surprise de la veille au soir venait à point nommé confirmer ce propos quand Romain Brizemur s’installa au pupitre des Douces Cordes, en compagnie de Caroline Cartier, formant ensemble le duo de guitares qui traversa quatre siècles de musique à grand pas. Un itinéraire par les grands axes, de Greensleeves à un concerto pour guitare de Vivaldi, en passant par Dowland, Telemann pour aboutir via Granados et Albeniz, à des malagueñas et un ultime tango. Un jeu précautionneux mais généralement dénué de préciosité, parfois trop lénifiant et manquant de nerf ou de contrastes (dans la Sarabande de Haendel ou le concerto de Giuliani) mais, revivifié dans l’Orientale d’Albeniz, il se montra dans ce contexte d’un agrément certain.


Comme pour porter la contradiction à l’assurance tranquille de ce duo, place était alors faite au doute, aux amusantes déconvenues narrées par Philippe Monge (b, vcl), de retour pour le deuxième one-man show de la journée. Le stand-up est certes la position naturelle d’un contrebassiste de jazz ; que celui-ci en vienne à confier ses malheurs, c’est celle de l’humoriste. Comment, parti d’un projet de big-band, se trouve-t-on à devoir assumer un solo, c’est sur cette trame fournie par l’échec de l’aventure collective dû aux travers de la communication moderne que se greffent la question des questions, celle du père, de l’amour et celles de Spinoza, toujours reportées. Comme elles ne mènent nulle part, il est normal que l’on croise Heidegger. Des chansons aux titres évocateurs – Bad choices, A gift called the present… en anglais – jalonnent ce parcours vita qu’après le Hallelujah I love her so du Grand Charles (l’autre, le vrai : la question de l’autre, la question du vrai…), viendront couronner Joyeux anniversaire (sans dédicataire, donc non performative) : la question de l’adresse, et enfin Viens danser, la réponse de Bécaud aux invitations nietzschéennes. En toute modestie. Moins foldingue que Slam Stewart, moins bop que Chubby Jackson, Philippe Monge a sa manière à lui de faire sourire grand-mère.

Il revenait à Eleusis, Jean-Christophe Kotsiras (p) et Blaise Chevalier (b), de ramener le jazz sur une pente plus sérieuse. Les propres compositions du pianiste, avec leurs nombreux jeux formels (Anamnèse, Ivraie sur All the things you are, Shining sur My shining hour), mais aussi une des plus capricante des Children’s song de Chick Corea (#11), de superbes moments grecs (Jamais le dimanche) et, en phase avec l’humeur noircie d’un moment endeuillé par la disparition quelques jours plus tôt de Mátyás Szandai, un Requiem ému enchaîné à Emelia, énoncé à la contrebasse seule. Ceci pour donner l’idée d’un programme composé avec un souci du sens qui ne se réduit pas aux affinités des tonalités. La beauté du toucher de l’un et de l’autre, leur engagement sur chaque note maintient la musique dans cette étroite lisière entre pensée abstraite et emballements du corps où elle se justifie de sa seule présence. Il y faut de la science et de l’expérience, du travail et de l’humilité – ce qu’il faut de sujets pour en recueillir le fruit, en accord avec un temps et un espace : il y avait ce soir-là tout cela, qui se résume en l’« esprit du lieu ».


Poulpe et caméléon

Inversement, lâchés dans le vide, il fallut quelques minutes pour Didier Fréboeuf (p) et Bruno Tocanne (dm), pour déployer leur tapis volant, moment passionnant qui disait que, si la musique n’est pas toujours donnée – contrairement à ce que l’ordinaire situation de concert laisserait entendre, avec l’idée qui souvent préexiste que l’on va y vérifier le bien connu –, la recherche de l’accord en fait déjà partie, et qu’avec ce qu’il faut d’exigence, il permet d’assister à ce moment unique, celui de sa naissance. C’est au fond la fonction du prélude baroque, celle de l’alap dans le raga.


Des notes isolées s’énoncent, se cherchent, finissent par se grouper dans leur reflet offert de cymbales jouées à l’archet. Les points s’assemblent, des lignes se dessinent, brisées d’abord pour gagner de l’ampleur et s’ancrer pour de bon à la faveur d’un passage aux mailloches. On pouvait alors pratiquer l’ouverture sans crainte de se perdre, l’évitement avec décision, ménager des attentes, suspendre le temps à d’invisibles patères : Ça n’empêche pas le vacarme, un titre de Didier Fréboeuf aux accents de liturgie estonienne. Dans l’océan ouvert, les baleines peuvent alors chanter à nouveau, libérées de l’arche par Charlie Haden (Song for the whales). Un chant capté de très loin émerge alors d’un très long silence qu’elles seules pouvaient éclairer. Aux effleurements de Tocanne sous lesquels les matières confondent leur nature de cuivre et de peau, de feutre ou de bois, répond le pédalier du piano pour en tirer de profondes résonances. Sans être un trio, ni un solo, ce duo est moins ou davantage que cela, une créature hybride qui change de forme comme un poulpe et de couleur comme un caméléon. Comme eux, sans prévenir. Sans discuter : ce serait hors de propos. Le titre suivant le dit clairement : On ne discute pas cuisine avec des anthropophages. De grands vents se sont levés en haute mer qui modifient l’allure d’instant en instant, d’emballements soudains en figements de pot-au-noir. La traversée s’avère tumultueuse, de chocs en froissements on ne perd jamais la route mélodique. La matière lui est constamment rapportée. Ôté le timbre, les fûts chantent clairement sous des balais caressants, des fagots pointilleux, des mailloches non violentes, au ton rassurant, tour à tour affirmatif ou simplement suggestif. Le tout de la musique se trouve équitablement réparti, réalisée l’union du dessin et de la couleur. Le rythme scande à même le timbre sans qu’il soit question de les « dialectiser ». Alors, merveille, le concert se résout sur la chute de son dernier pétale, The single petal of a rose, éternisée par Ellington/Strayhorn (« Jadis tu détachas les grands calices pour / La terre jeune encore et vierge de désastres »…). La dernière note fondue dans un frisson de balais avait soustrait l’heure au temps : il n’était qu’un midi de plein soleil, mais l’on aurait pu poursuivre avec Les fleurs : « Et finisse l’écho par les célestes soirs »…

À peine quittée la table du déjeuner, la musique reprit ses droits sur un autre pied. L’Ensemble Éphémère du Grand Village a une histoire propre au festival. D’une année sur l’autre, on lui doit de monter sur le pouce des programmes souvent ambitieux. Cette année, Alice Rosset ne jouait pas. Un quatuor à cordes s’est formé avec la contrebasse de Blaise Chevalier qui renouait pour l’occasion avec ses années d’études classiques : à la tâche avec Yaëlle Quincarlet (vcelle) pour le Grand duo concertant de Rossini, ils furent rejoints par Alix Gauthier (alto) et Hadrien Delmotte (v) pour des pièces de Borodine (Trio puis Thème et variations), Beethoven (Trio en do mineur), et enfin Justus Dotzauer dont on découvrit avec plaisir le Finale d’un Quatuor concertant dont on aura sans doute bien du mal à entendre ailleurs les autres mouvements. Du sérieux, de l’entrain, de la joie, pour une jam classique sur des pages d’un Real Book de haut-vol.

Questions d’ontologie

Alan Broadbent et Clare Fischer figurent bien dans les dernières éditions du Real Book. Une bien pâle figure en regard de la richesse de leurs compositions. Ce sont là deux amours de Jean-Christophe Kotsiras (p) qui emmenait cette fois le trio Equivox. Un set empreint de l’émotion qu’il montrait à présenter ces deux figures inspiratrices dont il défend le répertoire avec obstination et sagacité. On retrouvait à ses côtés et avec bonheur Hidéhiko Kan (dms) et Philippe Monge (b). Blues for Home (CF) donnait le ton, pris sur un tempo très lent, étiré mais soutenu, beau et habité, joué comme depuis son ombre, en arrière à la remorque.Pour On the Road (AB) le tempo moyen adopté mimait celui des spacieuses berlines à l’allure drastiquement limitée sur d’interminables lignes droites : un tempo confortable, largement oublié, celui d’une autre époque. Aux balais, pas un geste gratuit, rien de décoratif. Les notes sont essuyées, elles étincellent. Elles dansent sur une tournerie du piano dans Brazilian Waltz (CF), lui répondent avec esprit pour des échanges de classe dans One for Bud (AB). Fuzz Blues (CF) l’atteste : le blues a infusé jusque dans les recoins des thèmes latins chers à Clare Fischer dans lesquels Kotsiras se montre d’une exemplaire décontraction, Serenidade ou Minor sights. Ses commentaires émus sur Igor – « objectifs » a-t-il tenu à préciser – auront sans nul doute précipité tout un chacun à compulser sa discographie pour combler les manques de sa discothèque. Détailler ainsi la setlist c’est crever la surface du jazz et plonger à des profondeurs qui révèlent le relief sous-marin, les montagnes englouties, rencontrer la faune étrange des grands fonds. S’achevant sur un Tadd Dameron en profil perdu, détaché de la pénombre par Alan Broadbent (Sing a song of Dameron), puis enfin par The Duke (CF), cette exploration d’un panthéon de compositeurs-arrangeurs, par la probité de ses choix, sa délicatesse d’approche et de mise en œuvre tient en respect tout reproche d’académisme promptement décoché. Parce que l’amour est sa seule règle, qu’elle n’a cure du devoir ou de la correction, et, surtout, parce que la musique emporte une adhésion au premier degré. Question d’ontologie.

On ne pouvait imaginer contraste plus saisissant lorsque le D’Ici-Danse Quartet de Sébastien Giniaux (g) s’élança sur le drumming crépitant de Romain Sarron (dms). Au terme de trois journées de musique acoustique, hormis le discret repiquage des bassistes et du duo de guitares, cette battue fournie et sans réserve obligeant chacun des trois autres, dont Laurent Derache (acc) et Damien Saraillon (b) à hausser le niveau, on retrouvait des conditions ordinaires de concert desquelles on avait heureusement pu se déshabituer. Dans cette salle à l’acoustique merveilleuse, c’était un crime dont il allait falloir se rendre complice. Nous avons assez dit la surprise qu’avait constituée, l’an passé, la découverte de son duo avec Joris Viquesnel, pour faire état de notre déception. Dans un groupe où chacun fait ce qu’il a à faire, bien, mais sans état d’âme, sans empiéter sur les prérogatives du voisin, les arrangements complexes de Giniaux renforçaient l’impression d’une virtuosité gratuite, là même où elle nous était apparue amplement justifiée dans la formule du duo de guitares. Car cette écriture démonstrative, ces joyeuses bastonnades, s’appliquaient aux mêmes pièces, exactement que celles qui nous avaient ravies, leur ôtant tout charme pour en faire de savants exercices. Le son aplati par le volume sans rapport avec l’espace, les idées n’étaient qu’abstraites, la musique de papier, l’adhésion, s’il y en avait, au deuxième degré. Question d’ontologie. Cela n’empêcha pas le succès. Il faut mettre au crédit de Comme ça vous chante d’avoir obtenu de nous que les flamboiements acoustiques qui sont l’ordinaire ailleurs – partout ailleurs, ou presque – nous soient devenus ici intolérables. C’était là la preuve qu’il avait agi comme une cure de désintoxication. Son passe qui offre trois journées de musique pour le prix d’un concert, d’un kilo de mauvais fromage ou de 12 litres d’essence au cours du jour, devrait être remboursé par la Sécurité Sociale.


Philippe Alen, texte et photos additionnelles
Jean-Christophe Pratt, photos

1Sous le jazz, la musique – JAZZ IN /

2On jouait ailleurs, à cette heure même, France-All Blacks…

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