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D.Imbert/A.Jean-Marie “Interplay”

« Interplay-The music of Bill Evans »

Diego Imbert / Alain Jean-Marie

Trebim Music

Piano et contrebasse sont à l’honneur avec un album d’une saveur particulière signé Diego Imbert et Alain Jean-Marie qui, en reprenant une partie du répertoire de l’incontournable Bill Evans, signent une belle collaboration et nous offrent un moment musical de tout premier plan.

Car si la formule piano/contrebasse ne semble pas la plus évidente, elle recèle souvent une alchimie qui se crée lorsque le duo fonctionne. Et c’est le cas ici.

Pourtant, lorsque le contrebassiste Diego Imbert a proposé au pianiste d’origine guadeloupéenne Alain Jean-Marie, cette réunion autour de la musique de Bill Evans, celui-ci a d’abord hésité, par modestie sans doute, se trouvant peu à même de mener à bien une tache aussi lourde.

Et pourtant, le résultat est là. Un album de 15 plages s’offre à nous, mélangeant titres très connus et belles mélodies où l’on ressent chez les deux musiciens une complicité qui semble évidente tant le dialogue auquel ils se livrent est nourri.

Le duo que formait alors Bill Evans avec le contrebassiste Eddie Gomez dans les années 70 offrait cette alchimie qui permet aux musiciens à la fois de sortir des sentiers battus et de jouer avec une bonne dose de liberté en osant cette expérimentation gravée d’ailleurs sur deux albums « Intuition » en 74 et « Montreux III » en 75.

Pour nos deux musiciens français, il s’agissait alors de puiser dans le répertoire d’une richesse infinie de celui qui a, sans aucun doute, révolutionné l’approche du piano-jazz.

Et sans forcément chercher à jouer comme Evans, Alain Jean-Marie réussit le pari de revisiter à sa manière le répertoire de ce musicien génial disparu il y a déjà quarante ans.

D’«Interplay » qui ouvre l’album et lui donne son titre à « Waltz for Debby », en passant par « Alfie », « Turn out the stars » ou encore « Blue in green », Alain Jean-Marie et Diego Imbert relèvent le défi de faire revivre dans un bel élan d’inspiration, la musicalité de Bill Evans, en prenant soin de ne jamais dénaturer l’original.

Avec cette succession de belles mélodies où les deux musiciens réussissent à trouver l’équilibre entre harmonie et musicalité, on se laisse facilement porter par un dialogue ouvert et généreux. Diego Imbert et Alain Jean-Marie dont la complicité semble sans faille, nous offrent ainsi un moment musical de grande qualité à déguster sans modération.

Laurent BONNEFOY / Radio 16

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